Acte 1 : une si belle rencontre
Quand Medhi rencontre Véronique, cette dernière est une femme indépendante, brillante et qui a du caractère. Elle n’a rien de la femme victime telle qu’on se l’imagine, et pourtant, celle que ses amis d’un temps surnommaient Véro et qui avait toujours donné l’image d’une battante dans son métier, va le devenir en amour.
Comment ? À la faveur d’une histoire d’amour manipulatoire, illusoire et factice à laquelle cette ambiance de début de siècle – nous sommes en 2024-, est propice.
Véronique est donc une métropolitaine bien sous tous rapports qui vit en plein centre de Paris. Seul point noir au tableau : comme beaucoup de jeune femme des années 2000, elle a donné trop d’importance à sa carrière qui bat de l’aile. Elle s’embourbe dans une période de chômage et le peu d’entourage qu’elle conserve commence à la fuir. Véronique réalise aussi qu’elle n’arrive pas à garder un homme dans sa vie et les ruminations dans lesquelles elle s’enterre l’oppriment. Néanmoins, cela ne parvient pas à lui faire baisser les herses qu’elle a érigées autour d’elle pour se protéger de sa sensibilité un peu vive.
Est-ce pour cela que pour elle Medhi sera le « bon », celui avec lequel elle se sentira revivre et qui lui fera croire, le temps d’un feu de paille, que l’amour, celui qu’elle attend, est possible ?
De toutes évidences oui, car dans cet univers de vacances où ils se rencontrent Véronique se sent mal et isolée. Elle est comme lasse, un peu étrangère à sa vie et fatiguée de ses contraintes. Medhi, au contraire est bourré d’énergie et d’ambition. Il remarque donc tout de suite la situation de la jeune femme à son comportement frileux et repère qu’il ne sera pas compliqué pour lui de la séduire.
Medhi n’a, de fait, ni emploi, ni domicile fixe, mais il est jeune et beau garçon. Comme le travail n’est pas sa passion et qu’il n’est pas un grand sentimental, Medhi envisage de compter sur ses charmes pour échapper à sa vie inconfortable. Il rêve, en effet, de vivre dans un confort douillet et consumériste aux frais d’une femme qui l’aimerait et dont il ferait un peu « sa chose ». Et cette femme sera Véronique, car ce que Medhi remarque tout de suite chez elle, c’est ce caractère honnête et courageux qui lui fait défaut.
Véronique, en effet, peine à s’intégrer au groupe de personnes présentes. Qu’à cela ne tienne, Medhi sait être un chevalier servant de tous les instants et l’accompagne dans toutes les activités où elle redoute de s’aventurer seule. Véronique, qui tendait à devenir phobique se sent subrepticement redevenir normale et même un peu protégée. L’histoire commence à prendre un tour charmant, d’autant plus qu’elle est encore jolie et forme avec Medhi un ravissant couple clair/obscur que certains admirent…
Ah ce Medhi, quel malin… Car même s’il ne le partage pas, il ressent très bien le besoin d’être aimée de la jeune femme en la pressant de petites attentions : fleurs, petits cadeaux, invitations… Véronique croit y voir la marque d’un attachement sincère qui nait pour elle. Tout ce déluge de gentillesse et de fausses prévenances va lui faire baisser ses précieuses herses qui, le croyait-elle, la mettaient à l’abri des prédateurs sentimentaux tels que Medhi. Car son intelligence ne lui est d’aucun secours quand, aveuglée par sa soif de tendresse, elle se laisse littéralement envoûter par cette promesse d’amour naissant.
Et pour cause, Medhi caresse avec doigté tous ses besoins. Avant sa rencontre avec lui, il a bien compris que la jeune femme s’étiolait dans sa solitude et qu’elle se sent à nouveau revivre à ses côtés. Est-ce pour cela qu’il va même jusqu’à lui présenter rapidement sa famille ? Certainement, car Véronique se sent choyée par ce nouvel accueil dans sa vie qui vient inconsciemment cautériser en elle le sentiment de rejet dont elle souffre depuis qu’elle est au chômage.
Medhi est donc l’homme providentiel qui vient la protéger et la choyer dans cette période « noire » qu’elle traverse. Il lui fait oublier sa peur des lendemains et retrouver un nouvel élan dans la vie. Alors, lorsque Medhi lui parle mariage et enfants, Véronique, pourtant célibataire un peu endurcie va « plonger », au grand étonnement de son entourage.
Mais il est trop tard, le piège s’est déjà refermé.
Acte II : Véronique et la vie avec Medhi
Cette vie n’a rien d’épanouissant pour Véronique ! Medhi si attentionné au départ est devenu ombrageux et très irascible au quotidien. C’est Véronique à son tour qui passe son temps à faire attention à ses caprices pour ne pas être rabrouée. Elle consacre aussi beaucoup de moyens à le rendre heureux, mais rien ne lui suffit. Culpabiliser Véronique est d’ailleurs son jeu préféré, Medhi étant un grand enfant perpétuellement victime : des autres, de la société, de la vie, etc.
Pire pour Véronique, elle est seule de nouveau, car Medhi est un grand fêtard qui rejoint fréquemment ses amis le soir en la laissant seule.
La jalousie, en revanche, elle, est au rendez-vous. Toujours instable, Medhi travaille peu, mais laisse Véronique le faire tout en la dissuadant d’occuper des postes intéressants « trop difficiles pour elle » selon lui. Pas fou, Medhi a trop peur qu’elle rencontre dans le travail un homme qui pourrait le supplanter.
Sans qu’elle s’en aperçoive, Véronique est donc devenue sa proie qu’il manipule sans cesse et dont il retire tous ses besoins. Il utilise de grosses ficelles comme la dissimulation et la culpabilité, à laquelle viennent s’ajouter l’isolement, car Medhi tient l’entourage de Véronique à distance.
Avec les années pourtant, et malgré la naissance d’un enfant, la mésentente s’installe dans le couple et Véronique commence à parler divorce. Mais Medhi ne peut pas accepter cette décision qui met fin à la vie facile qu’il coule auprès d’elle. Il n’a donc de cesse de la harceler, fomente des idées de vengeance et va s’en prendre à son entourage.
L’amie de Véronique qui lui garde sa fille en fait les frais lorsque Medhi se débrouille pour trouver son adresse et lui rendre visite. Il excelle alors dans un discours mélodramatique : Véronique est selon lui, folle. Elle attire des problèmes partout où elle passe et en attirera donc tôt ou tard à sa bienfaitrice… Croyant à ses propres délires, Medhi se met à pleurer en invoquant des cruautés imaginaires dont il serait victime. Polie mais navrée, l’amie de Véronique l’écoute sans mot dire, avant de le raccompagner gentiment vers la sortie. Medhi est furieux et marmonne quelques menaces peu claires… Il est à bout, il ne lui reste plus qu’à mourir prétend-il.
Il ira simplement pousser la porte du café le plus proche.
Acte III : fin de la romance
Lorsque sa vie est devenue un véritable étouffoir, Véronique décide de divorcer et d’élever seule sa fille de 2 ans.
Medhi bien sûr est furieux. Furieux mais complètement désorienté. Avec son union, ce sont tous ses repères et tous ses acquis qui s’écroulent. Vanités, tout n’était que vanité dans cette histoire pour lui… Il se retrouve éjecté du domicile conjugal comme un escargot hors de sa coquille et seuls ses amis de fortune avec qui il a coutume de traîner sont là. Ils lui réservent le meilleur accueil, mais cela ne lui fera pas oublier Véronique.
Car c’est Véronique qui élève leur enfant qui devient de facto, la paume de discorde. Medhi ne peut supporter cette situation et tente de la lui reprendre. Conscient qu’il n’arrivera pas à impressionner Véronique, Medhi commence à amadouer la justice et présente ses doléances aux juges. Toujours vêtu de cuir et maniant la flatterie comme il manie la mandoline à ses heures, il séduit tous ceux qui peuvent lui venir en aide, notamment bien sûr, les femmes : enquêtrices, avocates, psychologues, croyant pouvoir mettre ainsi la main sur l’enfant en se livrant avec Véronique à un combat sans pitié.
Il va néanmoins y laisser ses économies, ses illusions et son honneur, car la jeune femme ne lâche pas prise et ira jusqu’au bout de sa défense.
Epilogue
Véronique a reconstruit pas à pas une existence heureuse avec sa petite fille loin de Medhi.
Cela lui a pris du temps, mais elle est parvenue à s’épanouir dans un travail passionnant et à retrouver l’entourage et le compagnon dont elle avait toujours rêvé.
Medhi, lui, s’est remarié et a eu d’autres enfants.
Non sans continuer de se plaindre et de se lamenter sur le malheur que sa vie est devenue sans Véronique. Loin de la regretter, il la considère comme l’auteur de tous les malheurs de la terre, notamment de ceux tournant autour de l’axe fondamental de son égo.
Quant à la petite fille de l’histoire, il disparaîtra de sa vie tel un point qui rétrécit et se fond progressivement dans le décor au fur et à mesure que l’horizon s’élargit.
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