L’art de trouver un équilibre
Le chapitre monoparentalité de ce site couvre des aspects éclectiques de la vie monoparentale. Elle reprend, en les réactualisant, certains anciens billets parus sur mon premier blog « Solomamanstories ». Entre temps, ma fille a grandi, ma vie a changé, et mes réflexions sur la vie monoparentale se sont étayées de bien des expériences. Si mes anciens billets visaient à partager des tranches de vie, ceux de ce site tendent plus à livrer le fruit de mes réflexions. Je n’ai pas souhaité, cependant, abandonner le ton de « Solomamanstories », pris sur le vif et parfois volontairement satirique. Pour le bonheur d’écrire…
Vie monoparentale et cool attitude assumée
Cela est pour moi une évidence aujourd’hui après plus de 10 ans de vie monoparentale : la cool attitude est une nécessité pour ne pas perdre la boussole. Sortir des sentiers battus, abdiquer son image de mère parfaite et cultiver la fantaisie est précieux pour braver les écueils de la monoparentalité. Soit la difficulté d’une vie de femme orchestre, où il faut assumer éducation des enfants, travail, gestion de la vie courante et les petits bobos de sa couvée. La nécessité de ne pas s’oublier est indispensable. Elle se laisse deviner derrière tous les conseils qui me semblaient judicieux déjà il y a quelques années et que voici.
Trouver les bonnes fréquentations
J’ai vécu longtemps dans un coin très conservateur, et cultivais un intérêt relatif (que j’explicite plus bas) pour les choses domestiques. J’hésitais, donc, à laisser visiter mon petit chez moi au tout venant. Délicat, en effet, d’accueillir certains parents d’élèves qui risquaient de tourner de l’œil devant les traces de petites mimines sur l’antique peinture blanche du salon. Mais la vie monoparentale a fini par mettre sur mon chemin des mères solos victimes du même bazar sous leur toit. Du coup, quand une culotte de ma fille traînait sur le canapé, ce n’était plus la fin d’une amitié, mais l’occasion de se rassurer en se marrant un peu.
La monoparentalité n’est pas une lonesome life, même si la bienveillance vis-à-vis des parents seuls est loin d’être à la mode. Il est possible néanmoins de s’entourer si l’ou sait garder les oreilles et l’esprit ouvert.
Oublier un peu le ménage…
Le ménage que l’on fait sans penser à rien de précis, et de façon mécanique, voire un peu obsessionnelle devient rapidement un temps privilégié de rumination. Frotter, nettoyer, récurer, n’apporte pas la moindre satisfaction. Si la baignoire brille au final, le moral, lui, est en berne. Pourquoi ? Parce que l’on s’est arc bouté en réalité sur tout ce qui nous polluait l’existence : les tensions dans le travail, notre ex, les factures, les flics, l’actualité…
Bref, le ménage peut devenir l’exutoire le plus stérile qui soit : la maison est propre, mais nous finissons vidées. Une bonne balade dehors ou jacasser avec des amis nous aurait fait plus de bien. Pensez à cela avant de culpabiliser parce que vous n’avez pas lancé la machine à temps…
Trouver la voie du respect
Il y a forcément plus d’indulgence sous un toit monoparental, parce qu’une mère n’a pas l’autorité d’un père et inversement, les pères n’ont pas toujours la rigueur des femmes…
J’en ai fait les frais en assommant ma petite tête de directives et de règlements. Loin de produire des effets, cela rendait ma fille de plus en plus têtue et maline, car elle se jouait de mon autorité de mère surmenée. Pire, s’esclaffer et s’égosiller ne servait à rien devant elle, sinon à me rendre TRES antipathique, et même lugubre comme
mère ! On ne peut pas poursuivre un enfant vainement dans tout l’appartement en s’époumonant, rouge et échevelée dans un survêt troué aux fesses, sans en payer le prix pour sa dignité.
Donc, j’ai progressivement abdiqué ces élans de despotisme pour réaliser qu’elle avait besoin que je la laisse vive. Ce qu’elle me montrait en couchant ses nounours dans les chaussettes, ou en me faisant des couettes sur le canapé. J’y ai gagné en patience avec le temps, car c’est elle qui m’a mise au pas… Pour autant, je n’ai pas perdu mon autorité, et mon jogging troué aux fesses ne l’effraie plus.
Garder sa vie de femme (ou d’homme)
L’écueil le plus important d’une vie monoparentale, est, à mon sens, d’éviter de rentrer dans une existence sacrificielle. Il est tentant, de fait, de retrouver un rôle social au travers de son rôle de parent et de la responsabilité qu’il confère aux yeux des autres. Insidieusement, la société nous y encourage. Pourtant, à la longue, c’est jouer un jeu dangereux de s’oublier soi-même car cela empêche de se reconstruire.
Cessons donc de céder aux injonctions de notre environnement, que ce soit la famille, les collègues ou autres fréquentations qui nous abjurent avant tout de « penser aux enfants ». Qui pensera à eux si nous ne devenons que l’ombre de nous-mêmes ?
Très tôt, j’ai pris ainsi l’habitude de désobéir à ma fille, qui lorsqu’elle me voyait danser dans la cuisine, me sermonnait que le rap, « c’était pas pour les personnes âgées ! ».
À trop lui raconter d’histoires le soir, elle me voyait d’ailleurs comme le personnage de l’une d’elles : j’allais devenir plus tard « une bonne vieille », qui ferait des confitures et tout plein de papouilles aux petits enfants. Bref, ce petit tableau idyllique et plein de bons sentiments m’a fait frémir, car plutôt mourir que d’être vue comme la future « bonne vieille » de ma fille dans quelques années !
J’ai réalisé ainsi que ma vie de femme s’effaçait devant ma vie de mère, et le constat était flippant.
Une bonne leçon qui m’a fait comprendre qu’une vie monoparentale n’est vraiment pas de tout repos, et qu’elle comporte ses dangers…
Lire aussi sur ce blog :
enfant de famille monoparentale et
dangers de la vie monoparentale
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