On n’ose pas trop se l’avouer, mais l’amour de soi est une conquête de longue haleine qui suggère un travail sur soi continu au cours d’une vie. Et pour cause, les manques qu’il soulève remontent souvent à de lointains héritages qui nous ramènent à notre enfance et à notre éducation. Ils surgissent souvent inopinément dans notre vie à l’occasion de petits loupés comme la dernière marche de l’escalator qui nous fait trébucher et avoir l’air bête. C’est alors que les : « mais qu’est-ce que je suis…. », remontent, nous apprenant que nous sommes nous-mêmes nos pires détracteurs. L’une des grandes papesses du développement personnel américain, Louise Hay, avait bien compris que l’amour de soi est un exercice difficile. S’y étant exercé elle-même sa vie durant en dépit de dures épreuves, elle disait qu’apprendre à s’aimer était comme apprendre à voler. Elle a ainsi défini 10 règles pour y arriver. Cet article les revisite.
Règle N° 1 : Cessons toutes critiques
Les pires sont celles que l’on s’adresse à nous-mêmes, avec cette petite voix intérieure qui nous susurre de vilaines assertions comme celle qui veut que nous ne soyons jamais à la hauteur. Cette mauvaise conseillère, se glisse sournoisement en nous, car nous pensons souvent à tort que l’écouter est méritoire. Elle pousse ainsi à se fustiger devant autrui (et soi-même !) pour affirmer sa volonté de faire toujours mieux, de tendre vers la perfection… Ce petit masochisme social tend alors à passer pour de la vertu, ce qui est confortable. Pourtant, n’est-il pas un peu hypocrite de tendre sans cesse vers des modèles illusoires pour récolter l’assentiment des autres ? Oui, et cela nous enferre dans un moindre amour de soi, toujours enchaîné à ce que les autres pensent de nous et à ce « toujours plus » qui empoisonne la vie de tant de gens.
Pour faire taire la critique en soi, Louise Hay conseillait de faire taire aussi et avant tout, toute critique envers les autres. Car la bienveillance reste un réflexe à retrouver. Or, c’est en l’appliquant aux autres qu’on le retourne ensuite vers soi-même. Un peu à la manière d’un automobiliste prudent qui prend soin de ne jamais abîmer la carrosserie des autres et qui finit par faire de même avec la sienne.
Règle N° 2 : Arrêtons de nous faire peur
À l’heure actuelle, je remarque qu’il s’agit un peu d’un sport national, notamment chez les jeunes. Croire toujours que l’on n’arrivera jamais à ceci ou à cela ou qu’une catastrophe est imminente, se révèle jubilatoire en ajoutant une dose d’adrénaline au quotidien.
Pourtant, Louise Hay disait qu’il s’agit là d’une détestable manière de vivre et je l’approuve à 1 000 %. Entretenir ce stress permanent est épuisant car cela siphonne une énergie de fou. Tout se passe comme si ce cinéma que l’on se crée avait le pouvoir de réaliser des miracles, alors qu’il ne mène à rien, sinon à rester tétanisé. Pire, notre anxiété surjouée parasite dans ce cas notre entourage, ce qui nous rend particulièrement agaçant. Il s’agit donc bien d’une TRES détestable manière de vivre !
Déconseillons donc aux plus jeunes ce goût du frisson stérile en imaginant toujours le pire. Se faire peur pour des riens n’aboutit qu’à rester un enfant accroché aux merveilleux et à ses peurs. Cela est contraire à l’amour de soi, car cela confine à trépigner d’impatience alors que souvent, les choses sont à notre portée.
Règle N° 3 : Soyons confiants et bienveillants avec nous-mêmes.
Louise Hay disait qu’il fallait se faire autant confiance à soi-même qu’aux autres. Je l’interprète personnellement comme la nécessité d’être son ou sa meilleure amie, comme si nous étions un autre soi qui marche à nos côtés. Cela suppose de savoir ne pas trop exiger de soi-même et d’être attentif à ne JAMAIS se brutaliser. Se traiter avec douceur est une priorité dans le monde actuel qui nous pousse sans cesse à être le plus beau, le plus performant, le plus smart… Mais nous avons le droit à l’imperfection et s’aimer soi-même, c’est comprendre cela. C’est seulement à cette condition que l’on peut « traduire » en soi les petites voix qui nous dévaluent comme autant de messages qui nous signifient d’arrêter d’exagérer, parfois de ralentir et nous calmer, et surtout, de se considérer avec indulgence. Le résultat est une bien meilleure opinion de soi et une confiance qui renaît pour nous offrir le trésor de la paix.
Car savoir dire stop et faire des pauses, c’est aussi cela l’amour de soi.
Règle N° 4 : savoir et penser que l’on est aimé
Pour être aimé, s’aimer soi-même d’abord en premier est le meilleur plan ! Si nous sommes seuls, il faut avoir le courage de s’en convaincre, même si cela passe par des affirmations devant le miroir.
Rappelons-nous aussi que nous sommes aimés de façon inconditionnelle par certaines personnes. On peut penser pour cela à qui l’on veut : à son plus grand amour ou à sa mère, qu’importe, du moment que cette personne nous rappelle que nous sommes incontestablement aimables et bons.
Ainsi, lorsque l’on est en face de propos blessants, il est judicieux de penser à ces personnes merveilleuses pour qui nous sommes uniques. Pourquoi ? Parce que cela permet de garder confiance en soi et assurance. Les personnes malheureuses qui cherchent à nous nuire à coups de sous-entendus ou de critiques sont vexées et décontenancées quand elles nous sentent heureux.
Règle N° 5 : prendre soin de son corps
Louise Hay disait qu’il fallait le considérer comme une splendide demeure que nous habitions.
En fait, beaucoup de gens n’aiment pas leur corps faute d’aimer qui ils sont. De plus, notre culture judéo chrétienne ne nous a pas fait que de bons legs en ce qui concerne la représentation de ce corps. Pourtant, c’est parce que nous avons un corps que nous sommes en vie, que nous pouvons jouir de nos sens et nous relier aux autres. De plus, ce corps en dit long sur nous. Apprendre à le regarder, l’apprécier et le soigner est un acte qui nourrit le respect et l’amour de soi. Aimer son corps aide aussi à prendre non seulement soin de son apparence, mais aussi de sa santé. Une personne qui s’aime n’a pas envie d’abîmer le corps qu’elle habite ni de le mettre en péril.
Règle N° 6 : apprendre toute sa vie
À la fin de sa vie, Louise Hay s’amusait à s’appeler « Louise Play », car même à un âge avancé, elle s’évertuait à rester curieuse de la vie. La faculté de s’intéresser à tout et d’apprendre en permanence conduisait à la connaissance du monde et de soi-même, selon elle. Elle nous rappelle que se cultiver, permet de découvrir mais aussi d’expérimenter des choses nouvelles. Elle conseillait, entre autres, d’aller explorer les cavernes du savoir que sont les bibliothèques ou les musées.
Dans notre monde où nous sommes souvent sollicités par les photos de chats sur les réseaux sociaux et où la tiédeur du canapé devant ce monde incertain est tentante, je trouve ses conseils plus qu’inspirants…
Règle N° 7 : se construire un avenir financier
C’est une composante de l’amour de soi que l’on néglige souvent chez les femmes. Malheureusement, en 2025, je constate que la croyance qu’elles sont capable de gagner leur vie n’est pas encore acquise pour toutes. Cela est primordial pourtant, car cela connecte inconsciemment à la capacité d’échapper à la dépendance soit d’atteindre sa propre liberté. Il est difficile de s’aimer, en effet, si l’on reste enchaînées. Louise Hay soulignait, à ce titre, que la stabilité matérielle n’est pas qu’une sécurité. Elle permet aussi de se projeter dans l’avenir avec confiance pour pouvoir être et exister, ce qui indispensable et si l’on veut s’aimer.
Règle N° 8 : satisfaire son côté créatif
Lorsque l’on commence à mieux écouter ses besoins et à se respecter, on éprouve souvent l’envie d’exercer divers talents créatifs. Cela peut commencer par des petites choses comme cultiver des plantes dans sa cuisine ou fabriquer ses produits de beauté, pour se poursuivre ensuite par se remettre à l’aquarelle ou commencer à sortir et à voyager.
Qu’importe ce que l’on fait du moment que l’on prend du temps pour soi et que l’on sort de l’imitation des autres pour exprimer ce qui nous plait.
Rappelez-vous que lorsque l’on vit avec une personne que l’on aime, on est souvent émerveillé par son environnement et tous les objets qu’elle touche : parce que « c’est elle », tout simplement.
Règle N° 9 : faire de la joie le centre de sa vie
Je résume ce commandement de Hay par considérer la joie comme fondamentale. Cela sous-tend d’être attentif à de petites choses qui poussent à cultiver la gratitude pour tout ce que nous avons déjà.
On peut aussi faire du ménage dans ses pensées, la méditation étant utile à cela en nous apprenant à repérer les émotions négatives et à les tenir à distance. Nous ne « sommes » pas nos émotions et nous ne sommes pas obligés de nous laisser envahir par la tristesse, la colère, la jalousie… L’humour et le rire sont aussi essentiels pour rester optimiste et fuir les ambiances lourdes, porteuses de malaise.
Règle N° 9 : développer un lien spirituel avec la vie
Pas nécessairement besoin d’être religieux, mais simplement être conscient que le but de l’existence n’est pas un bonheur déconnecté des autres et seulement matériel. Il faut savoir toucher du doigt le côté sensible de la vie, ne pas fuir les émotions qui nous dérangent et accepter de cultiver un dialogue intérieur. Pour quoi vivons-nous, de quoi sommes-nous fiers tous les jours, qui nous sentons-nous être …
On peut pour cela, se réserver un moment de calme, par exemple avant le sommeil, en se recueillant selon son propre rituel. Il s’agit d’un type de spiritualité laïque que beaucoup pratiquent aujourd’hui, loin de tous les dogmes. Louise Hay pensait que notre spiritualité personnelle nous aide à être ce que l’on croit pouvoir devenir.
L’amour de soi, cela parait simple, mais cela ne l’est pas. Combien de personnes sont tentées de s’aimer mais résistent. Il est vrai que le combat n’est jamais tout à fait gagné et qu’il demande un travail constant tout au long d’une vie. Pourtant, on ne peut changer personne à part soi et les résultats du travail permettent de constater, au bout de quelques temps, lorsque l’on se retourne, de considérables progrès accomplis, et ce, dans beaucoup de domaines.

