Hypnose et méditation : deux outils pour travailler sur son mental et chercher en soi des ressources pour croître et s’épanouir. Ce constat amène nombre d’entre nous à se questionner sur le rapport entre ces deux pratiques, pas forcément comparables, mais pas du tout incompatibles…
Popularité de la méditation aujourd’hui
De prime abord, il n’existerait pas d’antagonismes entre hypnose et méditation. Ces deux pratiques sont toutes deux utilisées pour soulager des désordres d’ordre émotionnel. La pleine conscience, ou Mindfullness, est une forme très plébiscitée de la méditation pratiquée en Europe dont la vocation est de nous aider à combattre ce mal du siècle qu’est l’anxiété.
En calmant l’esprit et en développant l’exercice de l’attention à soi-même, elle nous aide à effectuer un recentrage de nos pensées pour nous amener vers un état d’esprit plus clair. Ce niveau de conscience mène ensuite à la prise de conscience de nos émotions. De là vient naît l’un de ses plus intéressants pouvoirs de guérison.
On sait aujourd’hui de fait, que nos blocages émotionnels se traduisent par d’autres blocages dans notre corps. Non verbalisés, ils ont le pouvoir de se transformer en symptômes.
La méditation en pleine conscience peut aider à résorber cela, en opérant certains changements dans notre esprit, par le biais d’une pratique régulière et rigoureuse. Elle demande du calme, et une stabilité émotionnelle qui se développe au fil de la pratique. A défaut d’être présente au départ, cette stabilité s’installe moyennant de la discipline, grâce à l’attention au souffle et le respect de la posture.
C’est cet aspect de la méditation qui pose problème aux débutants. La dispersion mentale est en effet, un redoutable écueil au départ. Le tumulte des émotions dû au stress et aux contrariétés de l’existence provoque souvent un abandon de la pratique. Il ne faut pas oublier, dans les faits, que la médiation nous vient d’Asie, où les traditions sont encore vivaces et pétries d’une extrême rigueur. En cela, les pratiques asiatiques ne coïncident pas avec notre mode de vie occidental, dominé par le confort, l’hédonisme, et le besoin constant de divertissement !
Hypnose et médiation : des similitudes, des différences
Ce qui les sépare
La grande différence entre hypnose et méditation porte avant tout sur la nature de la pratique. L’hypnose a une visée proprement thérapeutique. Elle est orientée vers un but précis, qui est la résolution d’un symptôme : gestion d’une douleur persistante, d’un stress chronique ou d’une addiction comme la cigarette, le sucre, les écrans, etc.
L’aspect religieux
Autre différence entre hypnose et méditation : l’hypnose est déconnectée de tout système spirituel et religieux. La méditation, elle, même si elle est souvent connectée à l’univers du développement personnel en Europe, est une pratique qui puise aux sources d’une tradition spirituelle. La création du mouvement de la pleine conscience (ou Mindfulness) par le psychiatre américain Jon Kabat-Zinn, a sécularisé la pensée bouddhiste pour la mettre à la portée de tous. Ce qui explique qu’aujourd’hui, un intérêt poussé pour la méditation ou la pleine conscience a des chances de s’accompagner d’une attirance pour les courants spirituels venus d’Asie.
Accessibilité de l’hypnose et de la méditation
Dernière différence importante que l’on peut faire entre hypnose et méditation : l’hypnose pratiquée en cabinet lors d’une séance avec un thérapeute ne demande pas d’entraînement. Le patient est assisté pour atteindre un état de relaxation confortable et ensuite accéder à la transe hypnotique par l’induction. Par opposition, la méditation demande de l’entraînement et une certaine maîtrise, qui exige du temps, avant d’entrevoir des changements dans ses états internes.
L’hypnose (à l’exception de l’auto-hypnose), n’est pas une pratique solitaire, car elle nécessite le recours à un thérapeute.
Par opposition, la méditation est en général pratiquée de façon individuelle chez soi.
Il faut, de fait, avoir la chance d’habiter une grande ville pour pouvoir rejoindre une commauté de pratiquants, au sein d’un centre de méditation.
L’hypnose également, n’est pas toujours liée à l’immobilité. L’hypnothérapie contre la douleur, par exemple, peut s’effectuer en mouvement, notamment à l’aide de la danse. Le mouvement possède, en effet, un pouvoir antalgique qui se conjugue à l’action de l’hypnose.
Les points communs entre ces deux pratiques
Hypnose et médiation font appel au calme et à la détente. Dans l’hypnose cependant, cet état est atteint avec l’aide d’un thérapeute et grâce aussi à l’appui d’un cadre adapté : cabinet calme, éclairage harmonieux et voix douce du thérapeute.
Le méditant recherche aussi le calme en lui-même, mais il le fait seul, ou à l’aide d’outil tels que des fonds sonores ou des applis de méditation. Il est plus difficile, bien sûr, et notamment pour les débutants, d’atteindre un calme profond grâce à la méditation. Cela demande une familiarité avec la pratique, la maîtrise de la posture, et l’instauration d’une sorte de petit rituel personnel régulier.
À savoir :
un état modifié de conscience obtenu sous hypnose permet d’atteindre des états de transe d’intensité modulable. Les états de transe profonde permettent d’atteindre des états de grand relâchement et de plus grande dissociation. Le patient est donc beaucoup plus assisté par le thérapeute au niveau de la pratique dans l’hypnose, car ce dernier gère pour lui ce paramètre.
Hypnose et méditation ont aussi en commun de mettre l’inconscient du sujet « au travail », même si cela se passe différemment, dans l’un et l’autre cas.
L’hypnothérapeute sollicite directement l’inconscient de son patient, car il possède des techniques pour cela. L’état modifié de conscience, qui permet d’ atteindre plus facilement les strates mentales qui aboutissent au lâcher prise, en est un exemple. C’est à partir de cet état que la réorganisation des schèmes mentaux et des habitudes s’effectue par l’hypnose.
Hypnose et méditation ont donc en commun de fonctionner avec le lâcher prise.
Dans la pratique de la pleine conscience, il est un préalable nécessaire à la mise à distance des événements et des émotions qui leur sont liées (la pleine conscience ayant été inventée notamment pour gérer les états liés au stress et à l’anxiété). Une fois distancié, le problème est mieux isolé sur le plan psychologique, pour observer ce qui se passe en soi. Ce faisant, on arrive ensuite mieux à le mettre distance pour travailler sur le détachement.
La question de l’autonomie
L’hypnose et la méditation ont toutes deux en commun de rendre le patient ou le pratiquant acteur de sa vie. Il est acteur de sa guérison avec l’hypnose, et d’une meilleure maîtrise de soi, avec la méditation. Ces deux méthodes privilégient la responsabilité personnelle et l’autonomie de la personne.
Elles s’opposent à des méthodes qui poussent à rechercher l’amélioration à l’extérieur de soi, que ce soit par le recours à des substances médicamenteuses, ou toute autre tutelle extérieure (même celle d’un thérapeute).
Enfin, l’hypnose et la méditation ont certainement d’autres nombreux points communs sur lesquels les spécialistes ont plaisir à s’interroger aujourd’hui. Elles possèdent, il est vrai, la faculté de résoudre certains symptômes analogues, comme l’anxiété, le manque de confiance en soi, la colère, les idées limitantes… Elles sont aussi de formidables outils qui aident à accroître sa concentration et développer sa créativité.
Sur le plan pratique
Un bon méditant est plus réceptif à l’hypnose et à toutes les pratiques de visualisation, compte tenu de son « entraînement mental » au-dessus-de la moyenne.
L’hypnothérapie permet en revanche à des patients ayant des difficultés à méditer, d’atteindre des changements désirés plus facilement, sans avoir à s’astreindre à la discipline que demande la méditation. La simple implication de sa part dans le processus d’hypnose suffit.
On peut bien sûr aussi atteindre une merveilleuse complémentarité de ces 2 disciplines lorsqu’on les pratique conjointement, à plus forte raison si l’on s’intéresse à l’auto hypnose.
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